Saisies et Frappes

Les frappes et saisies communément travaillées en aikido correspondent à des formes classiques d’attaques, liées notamment au costume et aux armes traditionnels japonais.

Cinq types d’attaques essentiellement : TORI, UCHI, TSUKI, SHIME et, dans une moindre mesure, KERI

  • TORI (DORI) 取り
    Tori est une saisie de la main.
    Substantif du verbe toru 取る, signifiant « saisir », mais aussi « accepter », « obtenir », « exiger », « prendre », « choisir »…
    Idéogramme composé de l’oreille (mimi 耳) et de la main [droite] (yū 又).
  • UCHI 打ち
    Uchi est coup frappé avec le tranchant de la main, tegatana/shutō 手刀 (la « main-sabre »). Le kanji entre aussi dans la composition de monouchi 物打ち, terme désignant sur un sabre la partie de la lame portant les coups, située à 3 sun 寸 (env. 10 cm) de la pointe (kissaki 切っ先).
  • TSUKI 突き
    Coup porté du poing ou par tout autre moyen (sabre, bâton, …), de façon soudaine. Voir l’étymologie du caractère (idéogramme) : un chien 犬 jaillissant hors d’une caverne 穴.
    Il existe un JŌDAN TSUKI 上段突き, « tsuki au niveau supérieur » (au visage en général), et un CHŪDAN TSUKI 中段突き, « tsuki au niveau moyen » (au ventre) : référence à une perception à trois niveaux du monde – et donc du corps –  héritée de la pensée chinoise antique (voir en kenjutsu les gardes jōdan no kamae 上段の構え, chūdan no kamae 中段の構え et gedan no kamae 下段の構え).
  • SHIME (JIME) 絞め
    Substantif du verbe shimeru 絞める, « serrer (avec un lien) », « nouer (une cravate », « étrangler ».
    Le même kanji prononcé shibori 絞り désigne en kenjutsu l’action de resserrer les mains sur la garde du katana pour contrôler la coupe. Dans la vie courante, c’est aussi le diaphragme d’un appareil photo.
  • KERI (GERI) 蹴り
    Frappe du pied.
    Substantif du verbe keru 蹴る : « frapper du pied », « piétiner ».

Frappes et saisies se caractérisent par la partie du corps ou l’élément de vêtement auxquels elles sont appliquées.

Quelques remarques :
  • MEN 面
    « la face », au sens propre comme au figuré (celle qu’on sauve ou qu’on perd). Mais aussi « surface », « masque ».Une prononciation possible du caractère est omote おもて, qui s’écrit toutefois différemment lorsqu’il s’agit du doublet omote/ura (表・裏).Les frappes à la face sont SHŌMEN UCHI 正面打ち, « frappe en pleine face », ou YOKOMEN UCHI 横面打ち, « frappe au côté de la tête ».
  • KUBI 首
    « cou » et, par extension, d’autres articulations très mobiles : tekubi (main 手 + cou 首) = poignet
    ashikubi (pied 足 + cou 首) = chevilleSelon le contexte et la prononciation, le même kanji désignera encore la tête, le chef, une personne, voire un poème.L’action exercée sur kubi est shime 絞め ; accomplie d’un bras et par l’arrière, elle s’accompagne normalement d’un autre élément d’attaque, tel qu’un contrôle du bras armé : c’est USHIRO KATATEDORI KUBI SHIME 後ろ片手取り首絞め.
  • UDE 腕
    « avant-bras », « bras », mais aussi « habileté », « talent » (cf. saiwan 才腕).Le caractère, selon qu’il s’agit de chinois classique ou moderne, d’ancien japonais ou de japonais moderne, peut désigner le poignet (carpe), l’avant-bras (cubitus-radius) ou le bras dans son ensemble (cubitus-radius et humérus.)
  • TE 手, KOTE 小手
    Significations variables également selon les langues et les époques : respectivement « main », « bras », « personne », et « extrémité de la main/du bras »腕).
    Les saisies au bras sont dites AI HANMI KATATE DORI 相半身片手取り « saisie à une main d’un poignet en position symétrique », (GYAKU HANMI) KATATE DORI (逆半身)片手取り « saisie à une main d’un poignet en position spéculaire », RYŌTE DORI 両手取り « saisie à deux mains de deux poignets », MOROTE DORI 諸手取り « saisie à deux mains regroupées sur un avant-bras ».